Multiples fermetures d’usines chimiques inquiètent les industriels aux Pays-Bas
Face à la hausse des prix de l’énergie et à la concurrence chinoise, des groupes du secteur chimique néerlandais mettent la clé sous la porte, impactant tout le tissu industriel local

Depuis plusieurs mois, c’est un vrai coup dur pour la chimie aux Pays-Bas : des usines ferment les unes après les autres, que ce soit dans le Limburg ou autour du port de Rotterdam. Fibrant vient de fermer trois sites à Limburg, tandis que des géants comme BP et Shell ont stoppé certains projets de nouvelles installations. Des boîtes telles qu’Indorama, Vynova ou encore Tronox ont carrément arrêté la production de plastique ou de PVC. Du côté des représentants du secteur, on pointe du doigt les prix de l’énergie qui ne font qu’augmenter et la concurrence chinoise qui casse les prix, rendant la survie très compliquée pour les boîtes locales.
Le hic, c’est que tout le monde est lié dans ces régions industrielles : la fermeture d’une usine amène rapidement des soucis pour les autres. À Chemelot, dans le Limburg, les sociétés travaillent main dans la main et un arrêt en entraîne souvent d’autres par effet domino. Des décideurs locaux demandent déjà un gros coup de pouce, avec un plan d’aide baptisé « Project Mozart », un peu à l’image d’un soutien déjà octroyé dans le passé aux sociétés de semi-conducteurs avec « Project Beethoven ».
Même constat du côté du port de Rotterdam, où chaque fermeture crée un déséquilibre dans la chaîne. Selon Sjaak Poppe du Port of Rotterdam, quand les usines les moins rentables s’arrêtent, c’est tout l’écosystème qui trinque, y compris les investissements dans la transition verte. Les spécialistes rappellent aussi que la chimie, ce n’est pas que pour l’export : c’est aussi la base des produits qu’on utilise tous les jours. De plus en plus dépendants de l’importation, Les Pays-Bas cherchent désormais une solution pour soutenir leur industrie et éviter une fuite des savoir-faire et des emplois.




