Une équipe belge dévoile comment certaines cellules freinent l’efficacité des immunothérapies contre le cancer

C’est une belle avancée pour la recherche belge : les scientifiques du VIB-KU Leuven ont mis la main sur un frein insoupçonné aux immunothérapies contre le cancer. Grâce à des techniques de pointe, ils ont montré que chez pas mal de patients souffrant d’un mélanome, des cellules dites ‘naturelles tueuses’, ou cellules NK, jouent les trouble-fête et limitent l’efficacité des traitements. Publiée dans la revue Cancer Discovery, leur étude éclaire pourquoi une partie des malades ne répond pas aux nouvelles thérapies ciblées, malgré tous les espoirs que celles-ci suscitent.

En décortiquant des prélèvements de tissus tumoraux, l’équipe liégeoise guidée par le Pr Bosteels a observé que, chez les patients peu réceptifs à l’immunothérapie, ces fameuses cellules NK restent cantonnées à la périphérie de la tumeur. Résultat : elles gèrent la barrière et empêchent les cellules CD8 T, normalement chargées de dégommer les cellules cancéreuses, de réellement investir les lieux et remplir leur rôle. Une découverte qui casse quelques idées reçues sur le fonctionnement de notre système de défense.

Les chercheurs ne se sont pas arrêtés là : ils ont testé, sur la souris, ce qui se passerait si on bloquait un certain récepteur présent sur les cellules NK. Surprise, la voie était alors dégagée pour les cellules CD8 T, qui pouvaient attaquer plus efficacement la tumeur. Cette percée pourrait déboucher sur de tout nouveaux biomarqueurs, voire sur des stratégies complémentaires pour renforcer la réponse immunitaire contre les formes de cancer encore récalcitrantes en Belgique.