Liège : La piétonisation au cœur de la transformation urbaine
Liège revitalise son centre par la piétonnisation, visant qualité de l'air et vie locale. La rue des Fripiers transformée divise les commerçants mais séduit les citoyens. Défis financiers et coordination cruciaux pour ce projet potentiellement modèle face aux enjeux urbains et écologiques.

La ville de Liège, souvent surnommée « la brique ardente », a récemment lancé un projet ambitieux de revitalisation de son centre-ville axé sur une meilleure intégration des espaces publics. L’une des principales mesures de cette initiative est la piétonisation de plusieurs artères centrales. Son objectif est double : améliorer la qualité de l’air en limitant le trafic automobile et encourager un cadre de vie plus agréable, propice à la relance des commerces locaux.
Au cœur de cette transformation, la rue des Fripiers – artère historique du commerce liégeois – connaît un profond changement en étant réaménagée en zone exclusivement piétonne. Les autorités municipales mettent en avant les nombreux avantages de ce réaménagement, en particulier sur la sécurité routière et la convivialité urbaine. L’espace, autrefois dominé par la circulation, se mue en un lieu de vie animé, où bancs publics, plantations, terrasses et mobilier urbain favorisent la rencontre et le dynamisme culturel.
La réaction des commerçants face à ces changements est contrastée. Certains redoutent une désaffection de la clientèle motorisée, une logistique plus complexe et des coûts potentiels liés aux adaptations. Toutefois, d’autres observent déjà des retombées positives : hausse de la fréquentation, intérêt accru des touristes et valorisation de leur vitrine dans un environnement plus harmonieux. Ce sentiment est partagé par une large majorité de la population liégeoise, selon un sondage récent, qui salue les efforts de la commune pour offrir un cadre de vie plus serein et plus sain.
La concrétisation de ce projet de transformation urbaine représente néanmoins des défis importants. Dans un contexte budgétaire contraint, la mobilisation de financements suffisants, la coordination entre les acteurs de terrain et l’adhésion des différents partis politiques impliqués sont autant d’aspects déterminants pour l’avenir du projet. Le débat autour de l’allocation des fonds publics reflète les tensions inhérentes à la conduite de tels changements à l’échelle locale.
Alors que de nombreuses collectivités belges s’interrogent sur les moyens de répondre efficacement aux impératifs environnementaux et à la nécessité de revitaliser leurs centres urbains, les choix effectués à Liège suscitent un intérêt croissant. Cette démarche pourrait bien servir de modèle à d’autres villes désireuses de conjuguer attractivité économique et transition écologique. Reste à voir si l’élan insufflé par Liège s’inscrira dans la durée, ou s’il demeurera une tentative isolée dans un paysage urbain en quête d’alternatives. Une chose est certaine : les prochaines étapes de ce chantier seront observées de près, tant par les acteurs politiques que par les citoyens souhaitant une ville plus verte et plus humaine.




