La lutte contre les inégalités numériques en Belgique
Fracture numérique en Belgique : 17% sans haut débit. L'accès, le coût et les compétences restent des défis majeurs malgré les plans publics et les aides. Une approche globale est nécessaire pour garantir une transition numérique inclusive pour tous.

La lutte contre les inégalités numériques s’intensifie en Belgique, alors que la transition numérique devient un enjeu incontournable pour les ménages et les entreprises. Selon une étude de l’Institut belge des services postaux et des télécommunications, environ 17 % de la population n’a pas accès à Internet à haut débit, un chiffre qui souligne l’écart qui persiste entre les zones urbaines et rurales. Dans le cadre d’une société où la connexion est souvent synonyme d’opportunités professionnelles, d’accès à l’éducation et aux services administratifs, cet enjeu revêt une importance cruciale.
La fracture numérique est particulièrement marquée dans les régions moins peuplées, où l’infrastructure des télécommunications reste insuffisamment développée. Si les pouvoirs publics ont lancé depuis plusieurs années des initiatives pour combler ce retard, comme le plan Digital Belgium initié en 2015, qui vise une couverture totale du territoire en haut débit d’ici 2025, les résultats sur le terrain restent contrastés. De nombreux villages, en particulier en Wallonie, peinent toujours à bénéficier d’un accès Internet performant et fiable.
Au-delà de l’infrastructure, le coût d’accès à Internet représente une barrière supplémentaire. Une enquête récente révèle que près d’un quart des ménages à faibles revenus sont incapables de payer leur abonnement Internet, tandis que l’achat de matériel informatique demeure hors de portée pour certains. Cette situation s’est aggravée avec la crise énergétique et l’inflation, qui ont renforcé les tensions financières dans les foyers les plus vulnérables. Face à cette réalité, des organisations à but non lucratif, comme “Internet for All”, s’activent pour combler le fossé, en distribuant du matériel reconditionné et en proposant un accès gratuit aux plus nécessiteux.
Parallèlement, les autorités ont mis en place des actions de sensibilisation et de formation dans l’objectif de renforcer les compétences numériques de la population. Des ateliers ouverts au public sont organisés dans des lieux de proximité, tels que des bibliothèques ou des maisons de jeunes. Ces formations visent à familiariser les citoyens avec les outils numériques de base, un apprentissage devenu crucial à l’ère du tout digital. Toutefois, elles peinent à toucher certains groupes, comme les personnes âgées ou celles en situation de précarité extrême, souvent éloignées à la fois géographiquement et culturellement du numérique.
L’expérience belge illustre qu’en matière de fracture numérique, il ne suffit pas de poser des câbles et de proposer des formations. Une démarche globale, intégrant des dimensions économiques, sociales et éducatives, s’impose. Alors que certains pays européens, comme le Danemark, se rapprochent de la pleine connectivité, la Belgique est confrontée à un défi de taille : accélérer sa transition numérique tout en s’assurant qu’elle ne laisse personne de côté. Pour y parvenir, une mobilisation coordonnée de l’ensemble des acteurs, publics comme privés, apparaît plus que jamais indispensable afin de tendre vers une société numérique plus juste et inclusive.




