Représentation politique des femmes en Belgique : enjeux des communales 2024
Élections 2024 Belgique : Lente progression de l'égalité femmes-hommes en politique locale. Malgré les quotas (36% élues en 2018), obstacles structurels et culturels persistent. Des initiatives visent une parité réelle et une représentation plus diverse face aux défis persistants.

À l’approche des élections communales de 2024, la représentation politique des femmes en Belgique fait l’objet d’un regain d’attention. Si des avancées ont été réalisées au fil des décennies, notamment grâce à l’instauration de quotas depuis 2002, l’égalité de genre dans les institutions locales reste loin d’être acquise. En 2018, les femmes ne représentaient encore que 36 % des élus dans les conseils communaux, un chiffre qui, malgré un léger progrès, illustre la lenteur du changement.
Certaines régions du pays, tel que Bruxelles, semblent toutefois montrer l’exemple. Dans la capitale, des partis politiques ont pris des mesures concrètes pour promouvoir la diversité et attirer de nouvelles figures féminines sur le devant de la scène. En misant sur des candidates dans des circonscriptions stratégiques, ils tentent de renouveler leur base électorale tout en donnant une visibilité accrue aux femmes en politique. À l’inverse, dans plusieurs communes rurales, la tradition demeure un frein au changement : les structures politiques y sont souvent dominées par des figures masculines établies, dans un environnement où les femmes peinent à se faire une place.
Les obstacles que rencontrent les femmes souhaitant s’engager politiquement ne sont pas uniquement structurels ; ils relèvent aussi de facteurs socio-culturels. Dans de nombreux témoignages, des élues locales évoquent les stéréotypes tenaces entourant leurs compétences, mais aussi les difficultés liées à la conciliation entre vie professionnelle, vie privée et missions politiques. Cet engagement, fréquemment perçu comme un second métier à part entière, représente une charge supplémentaire souvent non reconnue. Une étude récente souligne en outre l’absence de dispositifs suffisants d’accompagnement, comme les formations ou le mentorat, qui pourraient favoriser un accès équitable à la scène politique.
Face à ces constats, les institutions belges commencent à prendre des mesures correctives. Certaines initiatives gouvernementales ciblent les jeunes femmes en leur offrant des espaces de dialogue, de formation et de mise en réseau. Par ailleurs, plusieurs partis ont imposé des règles de parité plus strictes, telles que les listes alternées hommes-femmes, même si ces politiques rencontrent encore des résistances internes.
L’enjeu est donc d’ancrer plus solidement ces avancées dans une dynamique de long terme. La qualité de la représentation démocratique dépend de la diversité des voix qui la composent, et cela nécessite à la fois des réformes institutionnelles ambitieuses et une évolution des mentalités. Plus que de simples chiffres, l’égalité politique implique une véritable transformation culturelle pour que la présence des femmes ne soit plus l’exception, mais la norme. La mobilisation des électeurs, des partis et des instances publiques à l’approche des élections de 2024 pourrait amorcer cette transition et offrir aux générations futures un paysage politique plus inclusif et représentatif de la société belge dans toute sa diversité.




