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L’emploi des jeunes en Belgique : Un défi majeur

Emploi des jeunes en Belgique : Chômage élevé (15% en 2022) et insertion difficile malgré les initiatives régionales et fédérales. Précarité, inadéquation formation/besoins et inégalités persistent, accentuées par la crise. L'avenir professionnel reste un défi majeur pour cette génération.

La question de l’emploi des jeunes en Belgique suscite des interrogations croissantes, notamment dans un contexte économique incertain et marqué par des évolutions rapides du marché du travail. En effet, bien que la Belgique affiche des taux de chômage globaux relativement bas, l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi reste un défi majeur. En 2022, selon des données publiées par Statbel, près de 15 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans étaient au chômage, un chiffre qui soulève des préoccupations quant à l’avenir professionnel de cette tranche d’âge.

Face à cette réalité, des initiatives ont vu le jour à différents niveaux pour encourager l’accès à l’emploi. Les régions, et plus particulièrement la Wallonie, ont mis en place des programmes spécifiques destinés à favoriser les stages et les formations en alternance. Ces dispositifs visent à réduire le fossé entre l’école et le monde professionnel, encourageant les synergies entre institutions éducatives, entreprises et organismes de formation. Toutefois, malgré ces efforts, l’adéquation entre les compétences acquises dans le système éducatif et les besoins concrets des employeurs demeure souvent défaillante.

De nombreux jeunes témoignent aujourd’hui de la précarité de leur situation professionnelle. Les contrats à durée déterminée courts, le travail intérimaire ou à temps partiel s’imposent comme norme pour une large part d’entre eux, au détriment de la stabilité nécessaire à toute projection de carrière ou de vie. Une étude réalisée par l’Observatoire des Inégalités met également en lumière une forte disparité régionale et sociale dans l’accès à un emploi durable. Les jeunes issus de milieux défavorisés sont particulièrement pénalisés par des obstacles supplémentaires, qu’ils soient d’ordre économique, géographique ou culturel.

La crise sanitaire a renforcé ces difficultés. La pandémie de Covid-19 a mis à mal des pans entiers de l’économie où les jeunes ont historiquement trouvé leurs premières expériences professionnelles, notamment dans l’horeca, la culture ou le tourisme. Dans le même temps, l’économie numérique s’est accélérée, imposant des compétences nouvelles auxquelles beaucoup de jeunes, notamment ceux hors des grandes métropoles ou des filières spécialisées, n’ont pas encore accès.

Conscient de ces enjeux, le gouvernement fédéral a mis en place en 2021 un plan d’action national pour la jeunesse, une initiative qui vise à mieux coordonner les efforts publics, notamment en matière d’éducation, de formation et d’accès au marché du travail. Plusieurs ministères et acteurs de la société civile y participent avec l’objectif de bâtir un environnement plus favorable à l’insertion professionnelle des jeunes. Cependant, malgré cette mobilisation, des doutes subsistent quant à l’efficacité réelle de ces mesures sur le terrain. Les résultats espérés tardent à se concrétiser, et de nombreux jeunes restent en marge du système.

La réalité pour cette génération est donc celle d’un parcours souvent chaotique, où alternent espoirs et désillusions. Malgré une volonté politique affichée, les actions concrètes peinent à répondre à l’urgence de la situation. Pour espérer un changement durable, il paraît essentiel de renforcer le lien entre les écoles et les entreprises, d’adapter les filières de formation aux mutations rapides du marché du travail, mais aussi de déployer des aides spécifiques pour les jeunes les plus vulnérables. Derrière les statistiques se dessinent en effet des trajectoires de vie en construction, avec des attentes fortes et une soif de stabilité. À l’heure où se dessinent les contours du marché de demain, la capacité de la Belgique à intégrer pleinement sa jeunesse à la vie professionnelle sera un indicateur clé de sa résilience économique et sociale.

Claire

Quelqu’un qui aime voyager

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