Budapest lance un programme pour l’inclusion des Roms en Hongrie
À Budapest, un programme de développement vise à intégrer les Roms, marginalisés et confrontés à des défis économiques et sociaux. Financé par l'UE, il combine initiatives éducatives et économiques. Cependant, des critiques soulignent un manque de consultation des Roms, limitant l'efficacité des projets.

Sur les rives du Danube, la ville de Budapest, capitale de la Hongrie, est au cœur d’un changement majeur dans la relation entre les autorités locales et la communauté rom. De plus en plus marginalisée, cette population fait face à des défis économiques, sociaux et culturels qui exacerbent les inégalités historiques. En 2022, le gouvernement hongrois a introduit un nouveau programme de développement qui vise à renforcer l’inclusion des Roms dans la société, tout en soulevant des questions sur les approches paternalistes des politiques publiques.
Historiquement, les Roms en Hongrie ont souffert de stigmatisation et de discrimination, souvent relégués à des zones périphériques sans accès aux services publics fondamentaux. La Budapest moderne, avec ses contrastes frappants entre ses luxueux quartiers et ses subburbs défavorisées, n’échappe pas à cette réalité. Grâce à un financement de l’Union européenne, un programme ambitieux a été lancé, visant à fusionner des initiatives éducatives et économiques pour intégrer davantage la communauté rom. Des écoles spécialisées cherchent ainsi à offrir un accès à une éducation de qualité, tandis que des projets d’entrepreneuriat ont été financés pour encourager l’emploi dans des secteurs souvent délaissés.
Néanmoins, des observateurs soulignent que cette approche, bien qu’elle présente des intentions louables, reste centrée sur une vision externe qui ignore les besoins spécifiques et les aspirations des Roms eux-mêmes. De nombreux membres de la communauté estiment que les décisions sont prises sans consultation adéquate, renforçant un sentiment de désengagement et d’inadéquation face aux réalités vécues. La mise en œuvre des projets s’accompagne souvent d’un manque de communication et d’une compréhension limitée de la culture rom, ce qui réduit l’efficacité d’initiatives censées favoriser l’autonomisation.
Les défis liés à ces programmes sont accentués par la montée des tensions sociales en Europe, avec des discours populistes qui peuvent parfois embraser des sentiments anti-Roms. À Budapest, des manifestations en soutien à la population rom ciblent non seulement les problèmes de discrimination, mais aussi le besoin urgent d’un changement des mentalités. Ce combat pour la reconnaissance et la dignité humaine résonne à travers tout le pays, appelant à une transformation des perceptions ancrées dans la société hongroise.
L’évaluation à long terme de ces politiques sera cruciale pour définir leur succès. Les expériences de pays voisins, comme la Slovaquie et la Roumanie, qui ont également mis en œuvre des stratégies similaires, offrent des leçons sur la nécessité d’une approche inclusive, où les Roms sont véritablement intégrés dans le processus décisionnel. L’histoire en cours à Budapest rappelle que les défis de l’inclusion passent non seulement par des projets matériels, mais également par un changement de narratif, qui valorise la culture rom et la place qu’elle peut occuper dans la société moderne. Les voix des Roms méritent d’être entendues dans le façonnement de leur avenir, permettant ainsi de réfléchir à un modèle de coexistence plus harmonieux en Europe.




