Accès inégal aux soins de santé à Bruxelles pose des défis majeurs pour la Belgique
La Région de Bruxelles-Capitale fait face à des défis d'accès inégal aux soins de santé, exacerbés par des facteurs socio-économiques. La crise Covid-19 a révélé ces disparités, touchant particulièrement les populations vulnérables. Initiatives locales et engagement public-privé sont essentiels pour un système inclusif.

La Région de Bruxelles-Capitale, avec sa riche mosaïque culturelle, est au cœur de défis sociétaux en constante évolution. Parmi ceux-ci, la question de l’égalité d’accès aux soins de santé se pose avec une acuité croissante. Si la Belgique est reconnue pour la qualité globale de son système de santé, des failles importantes apparaissent dès lors qu’on observe le territoire bruxellois de plus près. Les inégalités ne se limitent pas à une simple carte géographique : elles prennent racine dans des dimensions socio-économiques profondes, affectant particulièrement les populations vulnérables, comme les personnes à faibles revenus, les immigrés ou les sans-abris.
Dans la capitale, les habitants des quartiers les plus précaires subissent un double désavantage : une forte densité de population couplée à un accès limité aux professionnels de santé. Ces zones manquent souvent de médecins généralistes, de spécialistes, voire de structures médicales de proximité. Cela se traduit par des délais d’attente parfois décourageants pour les consultations ou les traitements, ce qui aggrave les pathologies existantes et accentue un sentiment d’injustice et d’exclusion.
La crise sanitaire de la Covid-19 a agi comme un révélateur de ces inégalités. Les données épidémiologiques ont mis en évidence que les quartiers périphériques de Bruxelles, souvent associés à des niveaux élevés de précarité, ont été parmi les plus affectés par le virus. Par ailleurs, de nombreuses personnes en situation irrégulière ou sans papiers ont renoncé à se faire soigner par peur d’être identifiées et expulsées. Cette réalité dévoile un système de santé fragmenté, dans lequel les plus fragiles hésitent à franchir la porte d’un centre médical, quand bien même leur état de santé l’exigerait.
Face à cette situation, certaines initiatives tentent d’apporter des réponses concrètes. Des organisations comme Médecins du Monde ou le Samu social interviennent directement sur le terrain, en allant à la rencontre des personnes les plus éloignées des soins classiques. Parallèlement, les maisons médicales proposent une alternative intéressante en offrant des soins globaux et accessibles, indépendamment du statut administratif ou du niveau de revenus. Cependant, le développement de ces structures reste freiné par des enjeux de financement, un manque de personnel et la complexité administrative.
Pour espérer réduire ces écarts, l’engagement conjoint des pouvoirs publics, du secteur privé et des acteurs associatifs est indispensable. Il ne s’agit pas seulement de distribuer des soins de manière ponctuelle, mais de bâtir un modèle inclusif et pérenne, centré sur la prévention, l’accompagnement personnalisé et la proximité. L’inégalité d’accès aux soins n’est pas qu’une question de santé publique, elle soulève aussi des enjeux de cohésion sociale et de justice.
L’évolution du système de santé à Bruxelles ne peut se faire sans une remise en question des politiques actuelles et une volonté affirmée de garantir, pour chaque citoyen, un droit égal à la santé. Une société véritablement solidaire est celle qui ne laisse personne sur le bord du chemin et considère la santé comme une nécessité fondamentale, et non comme un luxe pour ceux qui peuvent se l’offrir.




